Reproduction d’un modèle (1)

Maman me fait travailler la reproduction d’un modèle avec des perles. savoir reproduire un modèle est important car on apprend beaucoup de choses par imitation d’un modèle. On apprend à écrire en imitant un modèle par exemple. C’est très difficile pour moi car j’ai du mal à comprendre la consigne et il faut que je regarde ce que me présente Maman donc je dois rester calme et concentré.

A partir de mes difficultés, maman a créé un exercice rien que pour moi. Le voici :

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-Pour respecter le sens de lecture, on travaille de gauche à droite.
-Pour éviter que je remette des perles au-dessus du modèle, le bâton est coupé à ras du côté du modèle.
-De même, Maman met un bâton du côté exercice de la taille du modèle à reproduire afin que je ne mette pas plus de perles qu’il ne faut.
-les perles du modèle sont collées avec un pistolet à colle pour éviter que je détruise le modèle.
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Bref, maman a fait en sorte qu’en voyant le plateau, je comprenne la consigne et que je sache quand l’exercice est terminé et surtout que je ne détourne pas l’activité en stéréotypie ( par exemple aligner les perles).

Pour varier la difficulté de l’exercice, Maman augmente le nombre de perles dans le choix initial et dans le modèle à reproduire.
Maman commence par une reproduction de modèle en 3D car c’est la première étape. Ensuite, elle me fera travailler avec une photo, puis un dessin voire un schéma mais il est très difficile de passer à l’abstraction même si je m’aide beaucoup des couleurs, domaine dans lequel je suis très à l’aise.



Loto : correspondance objet réel et image

Pour utiliser la méthode PECS pour me permettre de communiquer, je dois comprendre l’étape qui me permet de passer de l’objet réel à l’image. Pour cela je dois comprendre l’abstraction. C’est une chose très difficile pour moi. En effet, aujourd’hui, j’ai compris l’échange : je donne une image pour obtenir un objet mais je ne discrimine pas du tout : je suis capable de ramasser un papier par terre pour le donner à Maman qui refuse de faire mes quatre volontés….

Bref, Maman a dû me fabriquer un jeu pour m’aider à percevoir le fait qu’à un objet corresponde une image précise et que cette image représente l’objet en question.

Pour cela, Maman a créé un loto un peu particulier. Au lieu d’associer deux images identiques, je dois associer un objet à une image. Pour m’aider Maman a délimité chacune des images en les plaçant dans un tri couvert. Les objets sont fixés pour que je les pose et qu’il ne bouge plus.

Loto : correspondance objet réel et image dans Activité autonome dscn3708g.th

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Il y a différents thèmes : la vie quotidienne (brosse à dents, peigne, crayon, pinceau, clé…) et les animaux ( girafe, singe, cochon, ….).



Empiler les émotions

Quand on a fait mon bilan pour diagnostiquer mon handicap, je ne savais pas faire une tour avec trois cubes. J’avais alors deux ans. Aujourd’hui, j’ai trois ans et j’arrive à faire des tours avec des cubes et des duplos. Cependant, les enfants autistes ont parfois du mal à généraliser c’est-à-dire, à faire la même chose ( une tour) avec d’autres matériaux, dans d’autres lieux et dans d’autres circonstances. Ainsi, Maman me propose différents supports pour faire des tours.
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Après les legos, les cubes en plastiques, en mousse et en bois, voici les pots de yaourts customisés. Maman a trouvé une seule marque qui me permette d’empiler :  » les yaourts carrefour discount » car la base est moins large que le haut du pot ce qui permet de faire un empilement et non un encastrement.
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Pour fabriquer ces jolis supports que l’on peut empiler ou trier par couleurs, maman a découpé des bandes de papier qu’elle a collé autour du pot.
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Pour rendre ces supports encore plus intéressants et pour les utiliser à divers fins Maman y a dessiné des bonshommes : il y en a qui sont joyeux, d’autres tristes, des étonnés, ou qui pleurent.

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Les enfants comme moi ont du mal à percevoir les émotions : je ne comprends pas quand maman est contente, quand elle est triste ou quand elle est étonnée. Les petits visages dessinés m’aident à percevoir les émotions, les observer et cela est un moyen pour maman de verbaliser. Quand elle me donne le pot de yaourt orange elle me dit : « tu veux le pot qui sourit ou celui qui pleure? », je ne comprends pas pour l’instant et je ne réponds pas mais cela rend l’activité d’empilement plus vivante et plus complexe. Outre un moment de construction, c’est aussi une séance de langage rendue possible par ma concentration face à une tâche plaisante dans laquelle je me trouve quand je joue avec les pots.



Activités autour de mon prénom

Maman me propose des activités autour de mon prénom afin de me familiariser à sa graphie.

Activité d’encastrement :

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Avec une présentation à la manière TEACCH, Maman me propose de reconstituer mon prénom. Il s’agit de mettre les lettres dans les bonnes formes. Les supports sont fixés afin que je ne puisse pas les enlever. C’est un jeu d’encastrement : il faut combler un vide en respectant les formes.

Cet exercice me plaît et j’y arrive très bien. Au début, j’avais du mal à comprendre que la forme bleu n’allait pas dans le trou bleu mais une fois cette difficulté surmontée, j’ai vite rempli les cases.

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Activités de loto:

J’associe assez facilement les images identiques. Maman a donc voulu essayer de me faire associer des formes identiques. Les lettres ne sont en fait que des formes. Au début, elle me propose mon prénom en capitales.
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Je dois donc mettre les lettres sur leurs homologues. Les lettres témoins sont blanches et mes lettres sont roses afin de rendre l’exercice plus aisé.

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Pour me faniliariser à l’écriture des livres, Maman m’a créé le même exercice mais avec l’écriture en script.
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Tous les supports sont fixés avec du scratch adhésif. Ainsi, les lettres ne glissent pas, ce qui a le don de déclencher de grosses colères chez moi.

Coloriage :

Maman me donne mon prénom à colorier :

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Puzzle :

Voici une autre manière d’assembler les lettres de mon prénom : un puzzle « made in Maman » où les pièces ne peuvent se lier que d’une seule façon (ainsi pas d’erreur possible !)

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Je dois poser les pièces du puzzle sur le support rose en respectant la forme des pièces.



Notion petit/grand

Je sais trier par couleurs, alors maintenant Maman essaie de m’apprendre un autre critère de tri : la taille. Elle a, pour cela, utilisé une progression en trois étapes.

Première étape : Familiarisation en autonomie

Maman a organisé une activité de tri par taille selon la méthode TEACCH, c’est-à-dire qu’elle a organisé un support très inducteur qui m’obligeait à ranger les dinosaures par taille. Elle a utilisé deux boîtes en faisant une petite ouverture laissant passer les petits dinosaures et une plus grande pour les plus grands.
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Elle a commencé à mettre des petits dinos dans la boîte « petit » et j’ai suivi. Quand j’ai dû prendre les grands dinos, j’ai compris que ça ne passait pas, alors je me suis énervé et Maman a pris ma main et m’a guidé vers la grande boîte.
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Maman a utilisé deux mots pendant le jeu « petit » et « grand » afin de me familiariser avec ces deux nouveaux adjectifs.

Deuxième étape : Jeu d’association

Maman m’a fabriqué un puzzle un peu particulier. Elle s’est servie de ce support que j’affectionne particulièrement pour me créer un jeu d’association petit/grand.

Il s’agit d’associer chaque dinosaure à son petit. Pour m’aider, Maman a fait en sorte que les pièces ne s’emboîtent que par paires ce qui me permet d’assembler les paires correctement. Le vocabulaire « petit/grand » est réutilisé par Maman et deux couleurs sont utilisées pour m’aider à différencier les petits dinos des grands.

Pour imprimer les puzzles il faut :
- cliquer droit sur la fiche et cliquer “enregistrer sous” (dans le bureau) et mettre un nom
- imprimer avec l’assistant d’impression Windows ou autre, une fois la fiche enregistrée dans le bureau

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Troisième étape : Relier le grand au petit

Enfin, Maman termine par un support papier où là aussi tout est préparé et organisé pour me mettre dans une situation de réussite. Je dois relier chaque grand dino à son homologue de petite taille. Pour cela, il me suffit de tracer un trait horizontal. Pour compliquer la fiche, Maman aurait pu ou pourrait plus tard mélanger les dinos pour rendre la tâche moins facile.

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Télécharger ICI.



Ma nouvelle chambre

Ca y est : cela fait deux mois que l’on a déménagé et ma chambre est enfin prête. Tout est aménagé pour m’aider à travailler et progresser. Maman s’est inspirée des espaces TEACCH mais n’a pas gardé le côté aseptisé (pas de décorations) car je suis encore petit et j’ai le droit d’avoir une jolie chambre.

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Merci Papa pour la tapisserie qui me rappelle « KIRIKOU » !

Cependant, Maman a organisé un espace de travail autonome comme le préconise la méthode TEACCH :

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A gauche, on prend le travail :

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Au milieu, on travaille :
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A droite, c’est fini (on fait tomber dans la bassine le panier ou le plateau une fois utilisé) !

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Pour le travail en séance dirigée, donc pour les apprentissages, il y a un espace de travail en face à face :

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Mon lit est en hauteur (mes parents avaient déjà remarqué que j’adorais ce type de lit, où je me sens perché et dans mon espace bien à moi. J’adorais me percher sur celui de mon grand frère Louis. Du coup, j’avais déjà pu bénéficier de ce type de lit pour ma maison de vacances – voir ce billet -) et en-dessous j’ai un coin bibliothèque :

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Un espace est réservé pour mes jeux libres :

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Un coin est réservé pour ranger mes véhicules et mes maisons que je passe mon temps à aligner :

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Mes caisses de jeux sont triées et étiquetées avec des pictos pour me rappeler la méthode PECS:

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Les jeux sont en hauteur pour que je n’y touche pas et que Maman ait tout son matériel à disposition :
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Ma télé est enfermée dans un placard :

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Mon tableau PECS est au milieu de ma chambre pour le rendre plus visible:

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Je suis super heureux dans cette nouvelle chambre que j’ai immédiatement adoptée, tout comme le petit jardin de l’appartement.



Quelques fabrications maison

Le jeu du marteau

Je dois prendre une balle, la mettre dans le trou et appuyer un peu avec ma main. Puis, je prends le marteau et je tape fort pour que la balle tombe dans le trou.

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Jeu de tri

Attention , ce jeu n’est pas du tout homologué et peut être dangereux. Maman a délimité 5 couleurs sur le couvercle d’une boîte à chaussure avec de la peinture. Elle a ensuite fait des points noirs avec un coton tige sur chaque bande colorée. Ensuite, elle a peint des pics en bois, environ 20 par couleur. Enfin, avec le bout d’une paire de ciseaux elle a fait un trou au niveau de chaque point noir.

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L’objectif est de mettre les pics en bois dans chaque trou. Il faut être précis et coordonner sa vue et son geste tout en respectant le code couleur. J’adore ce jeu de précision pourtant, une fois la boîte terminée, Maman qui n’était pas contente du résultat obtenu, voulait jeter le tout. Je suis passionné par le travail de précision et le tri par couleurs.

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Jeu de perles

Voilà, une dernière fabrication. Il s’agit d’un abaque fait maison pour m’apprendre à enfiler les perles. Je dois en effet les positionner correctement pour pouvoir les enfiler dans le trou. Maman a planté des pics brochettes dans le couvercle d’une boîte en plastique après les avoir peints.

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Succès garanti ! Je m’extasie devant ma création.

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Ces trois jeux ont pour objectif de me faire traviller le tri par couleur et la coordination de l’oeil et de la main pour l’apprentissage de la précision.



Utilisation de différents outils scripteurs effaçables

Comme j’aime beaucoup dessiner et que Maman ne veut pas que je m’enferme dans cette stéréotypie, elle m’oblige à utiliser différents outils comme :

- l’aquadoodle : un crayon à l’eau qui s’efface au bout de quelques minutes

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J’adore ce support et Maman aussi car elle n’a pas peur que j’écrive partout, et peut donc me laisser me vouer à ma passion sereinement. Voici la version coloriage que l’on peut trouver chez hoptoys ICI.

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Comme vous pouvez le voir, j’emporte mon coloriage partout :

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En plus, le crayon doit être rempli d’eau régulièrement, ce qui m’oblige à formuler une demande au grand bonheur de Maman qui est ravie de me voir venir lui demander de recharger mon stylo.

- l’ardoise magique : qui s’efface quand on bouge la molette

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- les craies

L’avantage de ces outils effaçables, c’est que je peux laisser libre cours à mon envie artistique sans surveillance et sans repeindre la moquette de ma chambre ou les murs du salon.

Il y a très peu de jeux que j’utilise correctement et que je peux faire seul. Hormis faire des puzzles et dessiner, je ne sais qu’aligner les objets. Maman doit tout m’apprendre.



Jeu de tri

Suite à la formation TEACCH, Maman m’a fabriqué un jeu de tri qui répond aux principes qu’on lui a enseignés.

En effet, visuellement la consigne est claire : trier par couleurs les pions. Je sais ce que je suis censé faire et pendant combien de temps : l’activité est terminée quand je n’ai plus de pion. Le système de tirelires m’oblige à ne faire l’activité qu’une seule fois. On retrouve une organisation sur un plateau afin d’avoir une présentation de l’activité d’un seul tenant.

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Le support de base était une boîte à oeufs, mais ce n’était pas très solide, alors Maman a pris une boîte à glaçons.

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J’ai beaucoup apprécié l’exercice et je l’ai vite pratiqué en autonomie. Maman espère que je serai bientôt capable d’enchaîner seul 2 ou 3 activités ce qui me permettrait de gagner en autonomie. Ce genre d’activité m’aide à structurer ma pensée car, seul, j’ai du mal à choisir une activité ou à trouver ce que je dois faire avec les objets. Je sais les regarder, les manipuler et les aligner, mais ce ne sont pas des actions fonctionnelles, donc elles ne m’aident pas à grandir. Par ses fabrications, Maman espère m’aider à construire ma pensée.

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Lecture

Maman m’a fabriqué une drôle d’installation pour me permettre de lire mes livres. En effet, à cause de mon handicap, j’ai du mal à lire des livres comme le font les enfants typiques. J’ai plutôt tendance à  m’étourdir en regardant la même image pendant des heures, ou alors à  tourner les pages très rapidement.

En tous les cas, ce que je refuse par dessus tout c’est que l’on me lise une histoire ou que l’on se mette à côté de moi pour regarder un livre avec moi.

Afin de pallier mes difficultés, Maman a inventé un subterfuge. Elle a fabriqué des images qui correspondent aux animaux présents dans la plupart de mes livres. Je suis fasciné par les animaux de la savane, ce qui me vaut de posséder de nombreux ouvrages sur le thème. Pour recueillir des images en lien avec celles de mes livres, Maman a découpé les prospectus des zoos de Beauval et de la Flèche, que Louis récupère furtivement à  la boulangerie. Une fois les images découpées, il a suffit de les plastifier et d’y mettre des pastilles de velcro adhésif pour créer un livre un peu particulier.

En effet, sur chacune des pages de mes livres, Maman a mis une pastille de velcro côté crochet afin de pouvoir y coller une image correspondant au thème de la page (une girafe, un lion ou un singe…).

Ensuite, Maman fixe sur un plateau (couvercle des boîtes TROFAST de chez IKEA) le livre que je désire lire, et je dois tourner les pages une à une afin de décrocher l’image de l’animal pour la déposer dans la boîte qui prolonge l’emplacement du livre sur le plateau.

Lecture dans Activité autonome dscn2961o.th

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Pour que je ne vide pas la boîte encore et encore, Maman a choisi de créer une sorte de tirelire. Cette petite installation m’oblige à regarder toutes les pages du livre, à prendre le temps de regarder les images pour repérer ce que je dois décrocher. De plus, comme je suis motivé par l’exercice, je ne pense plus à repérer le moindre détail de l’image.

Finalement, cette création toute simple me permet de lire un livre pour lui-même et pas pour y trouver des sensations visuelles. Pris dans l’exercice et la recherche d’indices, j’accepte que Maman s’assoit à côté de moi, qu’elle me chante une comptine en rapport avec l’animal observé, ou qu’elle m’aide à pointer du doigt.

Ensuite, Maman peut inverser l’exercice et me demander d’associer l’image au bon animal pour préparer l’activité pour une séance suivante.



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